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  Ni Putes Ni Soumise
 
"Permettre aux filles de dire non !"

Leur nom sonne comme un cri de révolte. Les "Ni Putes Ni soumises" se battent pour défendre les filles victimes de la loi des cités, exigent respect et égalité, prônent mixité et laïcité. Portait d’un mouvement citoyen en compagnie de Sihem Habchi, vice-présidente des NPNS.



 Le site des Lycéens : L’affaire des 2 otages français en Irak a remis à la Une de l’actualité la question du voile à l’école. Quelle est la position de votre mouvement sur cette question ?
Sihem Habchi :
L’affaire des otages nous a montré que la majorité était unie et refusait en bloc ces idées obscurantistes qu’on essaye de nous inculquer. C’est très important : une majorité de personnes a soutenu l’application de la loi et demandé la libération des otages. Tous se sont mobilisés pour défendre des valeurs de la République : laïcité et démocratie. Des valeurs qui font qu’en France, on peut vivre ensemble. Il est important de rappeler que cette loi n’est pas une loi contre une religion ou une population mais une loi qui permet à tous de vivre ensemble à l’école, dans l’espace public.

"Recréer de la mixité dans les quartiers"

LsL : Il y a 1 an et demi, la Marche des femmes contre les ghettos et pour l’égalité dénonçait les conditions des filles victimes de viol dans les cités. Quelle est la situation aujourd’hui ?
S Habchi :
On dénonçait et on dénonce toujours les pressions faites sur les filles : mariage forcé, excision, délit du corps féminin (le fait de ne pas pouvoir exprimer sa féminité), pression familiale, agressions sexuelles… Depuis la création du mouvement, la mobilisation des femmes de quartier et la dénonciation de cette violence au quotidien permettent aujourd’hui à des jeunes filles et à des jeunes femmes de dire non !

LsL : Quelles sont les causes de cette violence sexiste ?
S Habchi :
L’origine du mal, c’est le ghetto. La discrimination sociale et ethnique a créé un terreau favorable à l’enfermement de toute une population. Une partie de cette jeunesse se considère comme victime, ces jeunes ne se sentent pas citoyen et peuvent parfois s’opposer à la loi. Pourtant le véritable moyen de s’en sortir, de lutter efficacement contre les discriminations, c’est de se saisir des outils démocratiques : l’école, le vote et d’une façon générale la participation à la vie collective.

"Pour une mixité fondée sur le respect !"


"Ni Putes, Ni soumises" est un mouvement créé à la suite de la "Marche des femmes contre les ghettos et pour l’égalité" qui a eu lieu du 1er février au 8 mars 2003. Cette marche est partie de Vitry- sur-Seine : un hommage à Sohanne, 19 ans, brûlée vive dans un local à poubelle de la Cité Balzac. Pendant 5 semaines, 5 filles et 2 garçons issus des quartiers ont traversé 23 villes de France. Ils souhaitaient ainsi alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur la condition de vie des filles et des femmes victimes de la loi de la cité.

Les 8, 9 et 10 octobre prochains, les "Ni Putes, Ni soumises" organisent leur seconde université d’automne, en région parisienne. Thème de la manifestation : le combat des femmes, un enjeu international.

"Parler de sexualité, de violence, des traditions qui enferment…"

LsL : Comment espérez-vous changer la nature des rapports entre filles et garçons ?
S Habchi :
Depuis la marche des femmes, on essaye de créer des espaces de débat citoyen où se retrouvent des filles et des garçons. On intervient dans les collèges, les lycées pour parler de sexualité, des rapports filles garçons, de violence, des traditions qui enferment… On aide aussi des projets de jeunes dans les quartiers : réalisation de courts-métrages, création d’associations… L’idée, c’est qu’il y ait des projets qui recréent de la mixité dans les quartiers.

LsL : "Qui recréent de la mixité dans les quartiers ?" Selon vous, les rapports entre filles et garçons y étaient différents autrefois ?
S Habchi :
Dans les années 80, il y avait plus de mixité. Il y avait par exemple beaucoup moins d’opposition au mariage mixte. C’était l’époque de la "marche des beurs*", une partie de la jeunesse des quartiers, hommes et femmes, avait des revendications citoyennes. Mais ces revendications n’ont pas été entendues. D’où un repli communautaire et/ou religieux où la femme est la première victime.

LsL : Comment vous rejoindre ? Les garçons peuvent-ils adhérer aux "Ni Putes Ni Soumises" ?
S Habchi :
Bien sûr, c’est un mouvement mixte. Pour adhérer au mouvement, il existe 51 comités locaux. Nous aider, c’est aussi utiliser le "Guide de l’éducation au respect." C’est un guide pratique pour apprendre à vivre ensemble. On y parle de sexualité, des traditions qui enferment et des violences. Ce guide sera distribué gratuitement dès le mois d’octobre dans tous les BIJ et les PIJ.



*Le 3 décembre 1983, une foule de près de 100 000 personnes accueillait à Paris la marche pour l’égalité et contre le racisme rebaptisée "marche des beurs". Partis de Marseille, ces "jeunes des banlieues" exigeaient reconnaissance, égalité et citoyenneté… Plus de 20 après, ont-ils été vraiment entendus ?


Ni Putes Ni Soumise
Comité local région Centre
Maison des Associations
46 ter, rue Sainte Catherine
Orléans
niputesnisoumisesorleans@wanadoo.fr

Source: www.lycees.regioncentre.fr
 
   
 
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